Reconnaître les figures de style dans un texte littéraire

Les épreuves de français, bac et brevet, auront lieu à la fin de l’année scolaire, et tu aimerais profiter de cette année pour apprendre à reconnaître les figures de style ? Mais mise à part la comparaison et la métaphore que tu identifies facilement, tu ne reconnais pas encore certaines figures de style comme l’allégorie, l’euphémisme, la litote, etc. Rassure-toi ! Tu n’es pas obligé de toutes les connaître ! Tu dois juste savoir identifier les figures de style les plus utilisées dans la littérature française. Découvre ci-dessous les principales figures de style pour réussir ton brevet ou ton bac de français.

À quoi servent les figures de style dans un texte littéraire ?

Une figure de style appelée aussi parfois figure de rhétorique est un procédé d’expression qui appartient à la rhétorique. Il existe plus de 162 figures de style, mais pas de panique ! Tu ne vas pas devoir les apprendre toutes par cœur pour réussir ton brevet ou ton bac de français, fort heureusement !

Mais, avant même de découvrir les figures de style, tu dois savoir qu’un auteur les utilise pour donner plus de force à son propos.

Par exemple, laquelle des deux phrases suivantes te semble la plus convaincante ?

  • Le cheval est rapide.
  • Le cheval est rapide comme l’éclair.

Si tu trouves que la deuxième phrase est la plus convaincante, c’est logique ! Pourquoi ? Parce que l’auteur a utilisé une figure de style : la comparaison pour accentuer l’idée que le cheval est vraiment rapide. Sache que la comparaison est l’une des figures de style les plus utilisées dans la langue française.

Découvrons ensembles ci-dessous les principales figures de style. Alors il ne te restera plus qu’à analyser le rôle qu’elles jouent dans un texte.

chevaux

Les figures de style d’analogie

Les figures d’analogie jouent sur le rapprochement de deux éléments afin de faire naître des images.

La comparaison

La comparaison consiste à rapprocher deux éléments, un comparé et un comparant par l’intermédiaire d’un outil de comparaison. Ce procédé établit un parallèle entre deux choses.

Exemples :

  • Etre « fort comme un bœuf ».
  • « Triste, et le jour sera comme la nuit ». Victor Hugo.

Dans les textes, « comme » est le plus souvent utilisé, mais il existe d’autres outils de comparaison.

Les différents outils de comparaison sont :

  • Comme
  • Tel
  • Ainsi que
  • Ainsi
  • Tel que
  • Pareil à
  • Semblable à
  • Ressembler
  • Avoir l’air
    etc.

La métaphore

La métaphore consiste à rapprocher deux éléments, un comparé et un comparant sans utiliser d’outil de comparaison. Comme la comparaison que nous venons d’étudier, la métaphore établit un parallèle entre deux choses.

Exemple : « Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, ni les voiles au loin descendant au loin vers Harfleur » Victor Hugo.

Ici, l’or est la métaphore du soleil.

La personnification

La personnification attribue des capacités et des caractéristiques humaines à des objets ou à des choses.

Exemple : « L’habitude venait me prendre dans ses bras, comme un petit enfant ». Marcel Proust.

Ici, c’est comme si l’habitude était une personne avec des bras.

L’allégorie

L’allégorie consiste à représenter de façon imagée une idée abstraite ou une notion difficile à représenter.

Exemples :

  • La colombe avec un rameau d’olivier représente l’allégorie de la paix.
  • Une femme aux yeux bandés tenant une balance représente l’allégorie de la justice, souvent représentée dans les tribunaux.
allégorie de la justice
Allégorie de la justice

Les figures de style de substitution de mots

Les figures de substitution jouent sur le rapprochement de deux éléments afin de faire naître des images.

La métonymie

La métonymie remplace un terme par un autre qui est lié au premier par un rapport logique.

Exemple : Lire un Zola, boire un verre.

Tu vas lire un roman de Zola  (mais pas l’homme). Tu vas boire l’eau du verre (mais pas le verre).

La synecdoque

La synecdoque est un cas particulier de métonymie. On prend le tout pour la partie ou la partie pour le tout.

Exemples :

  • Les voiles prennent le départ.
  • Le vison de ma grand-mère est plein de mites.

Les voiles ne représentent qu’une partie du bateau, car dans un bateau, il y a aussi la quille, le gouvernail, la proue, etc. Ta grand-mère ne porte pas un animal sur ses épaules, mais seulement sa fourrure !

La périphrase

La périphrase consiste à remplacer un mot par un groupe de mots afin de désigner la même chose.

Exemple : le roi des animaux (périphrase qui désigne le lion).le roi des animaux

Les figures de style d’amplification et d’atténuation

Les figures d’amplification et d’atténuation ont soit pour effet d’attirer l’attention par des exagérations, ou au contraire, de minimiser certains faits.

L’anaphore

L’anaphore consiste à la répétition d’un terme en tête de vers, de groupes de mots, de propositions ou de phrases qui se suivent et qui permet d’insister sur une idée.

Exemple : « Paris, Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! » Général de Gaulle.

D’ailleurs les hommes ou femmes politiques utilisent beaucoup l’anaphore pour faire passer un message. François Hollande l’a utilisée : « Moi président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité… Moi président de la République, je ne traiterai pas mon premier ministre de collaborateur. Moi président de la République, je ne participerai pas à des collectes de fonds pour mon propre parti…».

L’hyperbole

L’hyperbole consiste à amplifier une idée pour la souligner. Il s’agit d’une exagération.

Exemple : « Je meurs de faim. »

La gradation

La gradation se caractérise par l’emploi de termes classés dans un ordre croissant ou décroissant pour créer un rythme dans une phrase.

Exemple : « Va, cours, vole et nous venge ! » Pierre Corneille.

La question rhétorique ou oratoire

La question rhétorique n’attend pas de réponse, car la réponse est sous-entendue. Elle permet de conserver l’attention du lecteur.

Exemple :

« Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon ! » extrait du discours sur la misère, prononcé par Victor Hugo à l’Assemblée nationale.

L’accumulation

L’accumulation représente une énumération de mots ou de groupes de mots de même nature et de même fonction pour augmenter la portée d’un discours.

Exemple : « Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en enfer. » Voltaire.

Le parallélisme

Le parallélisme consiste à répéter la même construction syntaxique en deux endroits d’un texte pour mettre en valeur leur lien.

Exemples :

  • Sonia a beaucoup lu, beaucoup travaillé. Hugo a beaucoup rigolé, beaucoup joué.
  • « Je meurs si je vous perds ; mais je meurs si j’attends. » Jean Racine.

L’euphémisme

L’euphémisme consiste à atténuer une réalité déplaisante, sale ou sordide pour en diminuer la violence ou la force.

Exemple : Il est parti, il est disparu (pour dire qu’il est mort). C’est la figure de style opposée à l’hyperbole.

La litote

La litote consiste à dire peu ou moins pour suggérer beaucoup.

Exemples :

  • Ce joueur de tennis n’est pas très doué (pour dire qu’il est franchement mauvais).
  • Ta mère vient de te préparer un succulent dîner. Tu te régales, et tu lui dis : « ce n’est pas mauvais ! ».

La prétérition

La prétérition consiste à parler de quelque chose après avoir dit qu’on n’allait pas en parler.

Exemples :

  • « Il est inutile de vous rappeler que vous êtes ici pour travailler !».
  • Tu viens de dire quelque chose et tu conclus par dire « Je dis ça, je dis rien ».
Victor Hugo à l'assemblée nationale
Victor Hugo à l’assemblée nationale

Les figures de style d’opposition

Les figures d’opposition jouent sur l’opposition entre deux éléments.

L’antithèse

L’antithèse établit une relation d’opposition très forte entre deux éléments d’une phrase.

Exemples :

  • J’aime les animaux et déteste les humains.
  • « Je vis, je meurs, je me brûle et me noie. J’ai chaud extrême en endurant froidure. La vie m’est trop molle et trop dure. J’ai grands ennuis entremêlés de joie. » Louise Labé.

L’antiphrase

L’antiphrase consiste à exprimer une idée par son contraire. C’est la figure parfaite de l’ironie.

Exemples :

  • Répondre « c’est gentil ! » alors qu’une personne vient de dire une méchanceté.
  • Dire « c’est malin ! » à ton frère qui vient de faire une bêtise.

Le chiasme

Le chiasme dispose en ordre inverse les mots identiques ou synonymes, de deux propositions qui s’opposent selon un schéma ABBA.

Exemples :

  • « Jeune homme on te maudit, on t’adore vieillard. » Victor Hugo.
  • À l’écrit, lorsque tu rédiges, trouve les mots justes et pas juste des mots.

L’oxymore

L’oxymore consiste à placer deux mots opposés l’un à côté de l’autre.

Exemples :

  • Tu appelles ton frère « gentil monstre ».
  • « Le soleil noir de la mélancolie… » Gérard de Nerval.

Le paradoxe

Le paradoxe est un énoncé contraire à l’opinion générale.

Exemples :

  • Tu dis : « j’affirme que je mens ».
  • « Paris est tout petit, c’est là sa vraie grandeur. » Jacques Prévert.
Jacques Prévert
Jacques Prévert

Les figures de style de rupture

L’anacoluthe

L’anacoluthe est une rupture ou une discontinuité dans la construction syntaxique d’une phrase.

Exemple : « Exilé sur le sol au milieu des huées, ses ailes de géants l’empêchent de marcher ». Charles Baudelaire.

Si tu ne respectes pas la syntaxe, tu dois beaucoup utiliser l’anacoluthe sans t’en rendre compte !

L’ellipse

L’ellipse est l’absence voulue d’un mot ou de plusieurs mots dans une phrase pour qu’elle soit complète sans en modifier le sens.

Exemple : « Je n’avance guère. Le temps beaucoup ». Eugène Delacroix.

Le zeugme

Le zeugme consiste à ne pas répéter un mot ou un groupe de mots dans une proposition voisine

Exemples :

  • « L’école est vide et la cour de récréation déserte ».
  • « Les marchands de boisson et d’amour ». Guy de Maupassant.
Guy de Maupassant
Guy de Maupassant

Les figures de style de sonorité

L’assonance

L’assonance est la répétition d’un même son vocalique « voyelle ».

Exemples :

  • Un peu de poésie : « Le vent est lent quand on attend ».
  • « Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire ». Jean Racine. Dans ce vers c’est le son i qui est répété.

L’allitération

L’allitération désigne la répétition d’un même son consonantique « consonne ».

Exemples :

  • As-tu taillé ton taille-crayon ?
  • « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » Jean Racine.

La paronomase

La paronomase consiste à rapprocher des termes très proches par leur sonorité, mais qui ne possèdent pas le même sens.

Exemples :

  • « Idole, elle doit se dorer pour être adorée ». Charles Baudelaire.
  • « Ma plume peut clouer l’bec de Houellebecq”. Nekfeu.
Jean Racine
Jean Racine

 

Si tu veux découvrir d’autres figures de style, je t’invite à consulter le Gradus, la référence en la matière. Une fois que tu as pu identifier la figure de style dans un texte littéraire, il est essentiel d’en analyser l’effet produit.

Maintenant que tu as découvert les figures de style les plus utilisées dans la littérature française, tu dois les apprendre, et t’entraîner à les reconnaître dans un texte. Pour cela, il n’y a rien de mieux que la pratique ! Tu trouveras facilement des exercices sur Internet ou sinon tu peux profiter de nos stages des vacances de Noël pour progresser.

Contactez-nous pour toute information

Vanina Gé on EmailVanina Gé on Facebook
Vanina Gé
Professeur de français aux Cours Thierry
J'interviens avec le souci constant de répondre au plus près des besoins des élèves de collège et de lycée dans un espace inédit de travail en petits groupes.

2 réflexions au sujet de « Reconnaître les figures de style dans un texte littéraire »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *