Cours de français collège : les principaux outils d’analyse
En classe de quatrième et de troisième, certains outils d’analyse se révèlent incontournables pour aborder les textes au programme. Parmi les nombreux outils disponibles, commençons par revoir :
Le but premier est de se familiariser avec ces termes jusqu’à se sentir à l’aise pour aborder tous types de textes non seulement au brevet mais aussi à l’épreuve anticipée de français.
Le champ lexical
Définition
Le champ lexical regroupe des mots autour d’une notion, un domaine ou une thématique commune. Les termes « fleurs », « oiseaux », « grand air », « forêt » forment le champ lexical de la nature. Les termes « papier », « encre », « lettres », « crayon » se rapportent au champ lexical de l’écriture.
Dans un texte en prose ou en vers, le repérage d’un champ lexical précis permet de comprendre les non-dits du texte par la mise en jeu de différentes perceptions visuelles, auditives ou olfactives.
Les types de discours
1- Le discours direct
Le discours direct rapporte les paroles telles qu’elles ont été prononcées. Il est en général :
- délimité par une ponctuation spécifique : les guillemets précédés de deux points.
- introduit par un verbe de parole ou de pensée qui structure les échanges (dire, reprendre, répondre, se dire, demander, etc.).
Exemples
Sa mère lui dit : « N’oublie pas de ranger ta chambre ! ».
Ce verbe de parole ou de pensée peut faire partie d’une proposition incise soit à l’intérieur des paroles rapportées (placée entre virgules), soit à la fin :
J’avoue, dit l’âne, avoir mangé cette herbe.
J’avoue avoir mangé cette herbe, dit-il.
2- Le discours indirect
Le discours indirect transmet les paroles par le biais de propositions subordonnées conjonctives. Le verbe de la proposition principale est un verbe de parole ou de pensée. Les signes de ponctuation liés au dialogue disparaissent (deux points, guillemets, tirets,..). Les phrases sont de type déclaratif.
Dans ce cas, les subordonnées peuvent être :
- des propositions conjonctives introduites par « que » :
Un loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu’il fallait dévouer ce maudit animal.
(Jean de la Fontaine, Fable VII) - des propositions interrogatives indirectes :
Les animaux se demandaient comment ils pourraient éviter la peste.
Le narrateur
Le narrateur est celui qui raconte l’histoire. Il ne faut pas le confondre avec l’auteur du récit (la personne réelle qui a écrit le texte) ni avec les personnages. Le narrateur n’est pas forcément le personnage du récit.
Il existe deux types de narrateurs :
- Le narrateur personnage : le narrateur raconte à la première personne du singulier (je). On trouve des traces de sa présence dans l’histoire qu’il raconte (je, me, mon, moi, mes, notre, etc.).
- Le narrateur extérieur à l’histoire : le narrateur raconte à la 3ème personne du singulier (il, elle). Il est détaché de l’histoire qu’il raconte.
Remarques
- Le narrateur peut être un témoin de l’histoire qu’il raconte. Il est inventé par l’auteur.
- Il ne faut pas confondre le narrateur et le point de vue du narrateur. Dans un même récit, le type de point de vue choisi varie. Ainsi, le cas le plus courant est le récit avec un narrateur extérieur qui passe d ‘un point de vue interne à un autre point de vue interne, en se mettant dans les pensées de différents personnages.
La focalisation ou les points de vue du narrateur
Le terme focalisation (ou « point de vue ») désigne la manière dont le narrateur choisit de décrire l’action et la fait percevoir au lecteur. Dans un texte narratif, le narrateur peut choisir de varier les points de vue. Détaillons ci-dessous les différentes focalisations (ou points de vue) : interne, externe ou omniscient.
1- La focalisation interne (ou point de vue interne)
Dans le cas de la focalisation interne, l’action est racontée à travers le regard du personnage qui s’exprime à la première personne et/ou qui dit ce qu’il voit, ce qu’il pense ou ressent. Le narrateur et le personnage ne font qu’un. Le narrateur limite les informations à ce que voit ou sait le personnage.
Exemple
Dans l’extrait suivant (Balzac, Eugénie Grandet), l’action est décrite à travers les yeux de Charles. Le lecteur découvre la maison du père Grandet à travers la perception que Charles en a. Il découvre également ce que Charles pense et ressent au moment où il voit sa tante et sa cousine. Il s’agit d’un point de vue interne.
Au lieu de sortir par la porte de la salle qui donnait sous la voûte, Grandet fit la cérémonie de passer par le couloir qui séparait la salle de la cuisine. Une porte battante garnie d’un grand carreau de verre ovale fermait ce couloir du côté de l’escalier afin de tempérer le froid qui s’y engouffrait. Mais en hiver la brise n’en sifflait pas moins par là très-rudement, et, malgré les bourrelets mis aux portes de la salle, à peine la chaleur s’y maintenait-elle à un degré convenable. Nanon alla verrouiller la grande porte, ferma la salle, et détacha dans l’écurie un chien-loup dont la voix était cassée comme s’il avait une laryngite. Cet animal d’une notable férocité ne connaissait que Nanon. Ces deux créatures champêtres s’entendaient. Quand Charles vit les murs jaunâtres et enfumés de la cage où l’escalier à rampe vermoulue tremblait sous le pas pesant de son oncle, son dégrisement alla rinforzando. Il se croyait dans un juchoir à poules. Sa tante et sa cousine, vers lesquelles il se retourna pour interroger leurs figures, étaient si bien façonnées à cet escalier, que, ne devinant pas la cause de son étonnement, elles le prirent pour une expression amicale, et y répondirent par un sourire agréable qui le désespéra.
2- La focalisation externe (ou point de vue externe)
Dans le cas de la focalisation externe, le narrateur décrit l’action de l’extérieur. Le lecteur découvre la situation sans savoir ce que pensent ou ressentent les personnages. L’effet produit est celui du travelling ou du zoom d’une caméra. Le narrateur raconte à la 3ème personne du singulier (il, elle) et ne participe en aucun cas aux événements qu’il raconte.
Exemple
Dans cet extrait (Balzac, Le père Goriot), Madame Vauquer dirige depuis quarante ans une pension bourgeoise, à Paris, rue Neuve-Sainte-Geneviève.
Cette pièce est dans tout son lustre au moment où, vers sept heures du matin, le chat de Mme Vauquer précède sa maîtresse, saute sur les buffets, y flaire le lait que contiennent plusieurs jattes couvertes d’assiettes, et fait entendre son rourou matinal. Bientôt la veuve se montre, attifée de son bonnet de tulle sous lequel pend un tour de faux cheveux mal mis, elle marche en traînassant ses pantoufles grimacées. Sa face vieillotte, grassouillette, du milieu de laquelle sort un nez à bec de perroquet ; ses petites mains potelées, sa personne dodue comme un rat d’église, son corsage trop plein et qui flotte, sont en harmonie avec cette salle où suinte le malheur.
3- Le point de vue omniscient ou la focalisation zéro
Le narrateur sait tout de son personnage (ses sentiments, ses intentions, son passé, son avenir, son présent). Il en sait plus que son personnage.
Exemple
Dans l’extrait qui suit (Balzac, Louis Lambert), le narrateur connaît tout de son personnage (date et lieu de naissance) ainsi que les intentions secrètes du père de son personnage.
Louis Lambert naquit, en 1797, à Montoire, petite ville du Vendômois, où son père exploitait une tannerie de médiocre importance et comptait faire de lui son successeur ; mais les dispositions qu’il manifesta prématurément pour l’étude modifièrent l’arrêt paternel. D’ailleurs le tanneur et sa femme chérissaient Louis comme on chérit un fils unique et ne le contrariaient en rien.
La valeurs des temps
1- Le présent
Le présent peut désigner selon le contexte de l’énoncé :
- des faits qui se déroulent au moment de l’énonciation (présent d’énonciation)
- des faits qui dépassent le moment de l’énonciation (passé proche, futur proche)
- des faits qui se répètent (présent d’habitude)
- des faits valables en tous temps et tous lieux (présent de vérité générale)
- des faits qui se déroulent dans le passé.
2- L’imparfait
L’imparfait de l’indicatif indique une antériorité. Il présente des faits d’arrière-plan, des descriptions et des commentaires.
3- Le passé simple
Le passé simple présente des faits, des événements de premier plan, dans leur succession chronologique. Le passé simple marque toujours l’émergence d’un événement perturbateur, souvent annoncé par un adverbe tel que « soudain ».
Conclusion
Ces concepts constituent la base de toute analyse littéraire. Ils sont néanmoins complexes et nécessitent un entraînement pour bien les maîtriser : les collégiens peuvent venir s’entraîner lors de nos cours hebdomadaires de français ou encore lors des stages que nous organisions tout au long de l’année.
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