Méthode de la dissertation de philosophie : les erreurs à éviter
A l’approche de l’épreuve de philosophie du baccalauréat, voici une liste des erreurs à ne plus commettre dans une dissertation.
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Ne jamais reformuler la question posée.
La question qui vous est posée doit être étudiée dans sa singularité, à la virgule près. La reformuler vous conduit alors immanquablement vers le hors-sujet.
Ne pas affirmer une idée sans l’avoir au préalable justifiée.
Votre correcteur se demandera immédiatement pourquoi vous affirmez telle ou telle idée. En d’autres termes, vous pouvez dire les idées les plus justes ou les plus belles, si elles ne sont pas amenées par des arguments et un développement antérieurs, elles ne sont qu’opinions, et ne valent donc rien, ou trop peu. Par exemple, « Sans amour, la vie ne vaut pas la peine d’être vécue », ou encore « Tous les hommes naissent libres et égaux en droits ». En cela pensez que tout ce que vous affirmez sans justification peut être contredit et vous sera préjudiciable.
De fait, ce n’est pas parce que tel ou tel grand auteur a dit une chose que celle-ci est vraie.
On appelle cela user d’un argument d’autorité (ex : Tel scientifique a affirmé cela, alors c’est vrai). Cette attitude est dogmatique et anti-philosophique. Si on vous apprend les pensées de grands auteurs en classe, c’est qu’elles sont sûrement vraies, mais les utiliser de façon mécanique et péremptoire n’apporte rien à vôtre propre pensée. Par exemple on peut savoir que la Terre tourne autour du Soleil mais cette vérité est scientifique et vraie en cela qu’elle peut être vérifiée par quiconque s’en donne les moyens. Tant que vous ne l’avez pas vérifiée, elle ne reste pour vous qu’une croyance.
Il faut donc revoir son attitude face à la connaissance : le danger du dogmatisme.
On peut avoir des connaissances très étendues dans les sciences, une grande culture générale, sans être un scientifique pour autant. Affirmer alors avec acharnement que ce que l’on a appris est vrai et qu’on ne peut remettre ces connaissances en question est l’attitude d’un fanatique et ne vaut guère mieux que celle d’un fanatique religieux qui assassine des gens ou détruit des œuvres d’art parce qu’ils ne sont pas en accord avec ce en quoi il croit.
L’attitude opposée au dogmatisme, le relativisme, est également à proscrire.
Elle consiste à dire que personne n’a vraiment raison, mais que personne n’a vraiment tord non plus. Cette attitude est moins dangereuse mais plus sournoise que le dogmatisme, car elle se pare du voile morale de la tolérance. Elle conclut toujours par une affirmation que la vérité est finalement introuvable et qu’il faut tout accepter. C’est une paresse de l’esprit, et l’attitude des ignorants qui se complaisent dans leur ignorance.
Une justification se fait en développant des arguments, et un exemple n’est pas un argument.
Le rôle d’un exemple est d’illustrer l’idée que vous mettez en avant. De fait, un seul exemple bien choisi et étudié est suffisant pour toute une grande partie. Rajouter sans cesse des exemples est très souvent une preuve de la pauvreté de l’argumentation. Votre correcteur sait que vous faites cela parce que vous n’avez rien à dire, faute de faire l’effort de réfléchir.
Ne jamais développer un exemple inventé.
Il existe seulement deux types d’exemple que vous pouvez utiliser : le premier rapide, concis, percutant, qui apparaît comme une preuve de l’idée que vous avez présentée, le second, emprunté à la culture classique (œuvres lues et étudiées en classe ou chez vous les années passées) que vous pouvez détailler non seulement pour illustrer votre propos mais également pour nourrir votre argumentation (en cela, ces exemples sont souvent très riches et peuvent être d’une grande aide).
Ne pas annoncer ce que l’on va traiter dans une partie du développement par une phrase introductive.
Votre dissertation est censée montrer un raisonnement en train de progresser. Annoncer à l’avance ce que l’on va développer est donc absurde.
Enfin, un dernier détail :
Quand vous dites « homme » en parlant de l’humanité, ne mettez pas de « H » majuscule.
Le H majuscule signifie que vous parlez de l’idée de l’homme (chez Platon par exemple) et non de l’homme lui-même. On sait que lorsque l’on dit « Tous les hommes naissent libres et égaux en droits », on parle du genre humain dans son ensemble.
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